Marine Mateos : entre vocation et transmission
« Depuis petite, j’ai baigné dans l’univers de la restauration : mes grands-parents étaient en effet restaurateurs-traiteurs à Paris et mon père m’a donné le goût du « bien manger » même s’il n’en n’a pas fait sa profession.
Avec lui et ma grand-mère, j’aimais faire des sablés, des cakes, des gâteaux de semoule » raconte avec gourmandise Marine… Très tôt elle a une préférence pour le sucré. Aussi, tout naturellement, elle veut s’orienter, le brevet en poche, vers une formation technique mais ses parents la convainquent de prolonger jusqu’au Bac Général. Elle rejoint ensuite MÉDÉRIC pour suivre un CAP Pâtisserie en 1 an et complète sa formation avec un Certificat de Spécialisation Desserts de restaurant (ex Mention Complémentaire), toujours au sein de l’école. Deux très belles années au cours desquelles elle effectue sa première alternance au sein du Intercontinental Paris Le Grand Hôtel et la suivante au Fouquet’s. Des expériences incroyables et le souvenir, entre autres, des soirées des Césars pendant lesquelles les stars passaient par les cuisines pour échapper aux paparazzis.
Pendant ses années à MÉDÉRIC, elle participe au Championnat de France du Dessert dans la catégorie apprenti.e. Une belle reconnaissance avec l’obtention de la 2ème place. Une distinction qui lui ouvre les portes de l’équipe pâtisserie du Peninsula au moment de son lancement en 2014. Une expérience tout aussi passionnante qu’éreintante avec la mise en place, avec le Chef Julien Alvarez, de la carte pâtisserie. Des journées longues, très longues, au sein d’une équipe de huit personnes, contre 30 aujourd’hui, pour alimenter les restaurants, les tea time, les mariages, les cocktails, les petits déjeuners…
Changement ensuite d’établissement avec le Burgundy Paris en tant que chef de partie où elle reste un an.
Avide de cumuler des expériences, elle décide de rejoindre le restaurant gastronomique « les Magnolias » situé au Perreux-sur-Marne en tant que chef pâtissière : « J’ai adoré le fait de pouvoir me concentrer uniquement sur la carte du restaurant et d’être en lien direct avec les clients et le Chef Pierre-Henri Morel » souligne Marine.
« J’ai fait ensuite le chemin inverse de nombre de mes camarades en quittant la gastronomie pour me diriger, en tant que Chef Pâtissière, vers l’univers de la Brasserie, au moment du lancement de l’établissement « Elémentaire » s’amuse Marine. Un restaurant, situé à deux pas de le rue Montorgueil. « On était ouvert du matin au soir avec une carte qui vivait toute la journée. J’en garde que de très bons souvenirs » se réjouit-elle.
Et là c’est un vrai changement de vie pour Marine en intégrant l’école MÉDÉRIC, elle qui n’avait jamais envisagé d’être enseignante. Certes, elle venait au sein de l’établissement régulièrement en tant que jury d’examen ou dans la perspective d’accompagner des jeunes en vue de concours. Elle se laisse 2 semaines pour réfléchir avant de dire oui et se lancer dans le grand bain : « Je suis arrivée en avril, accompagné par un enseignant avec le gros avantage de connaitre l’école et son organisation ».
« Ce qui m’a surpris et changé, c’est le temps libre disponible. Mais aussi le fait d’être fatiguée mentalement et non physiquement comme lors de mes expériences antérieures ». Ce qu’elle trouve extrêmement gratifiant et motivant, c’est d’observer les apprentis grandir, monter en compétences.
C’est désormais à son tour de nouer des liens avec ses élèves dont certains reviennent à l’école pour être jury.
Aujourd’hui Coordinatrice des formations en CAP Pâtisserie 2 ans et en 1 an ainsi que du Certificat de Spécialisation Cuisinier en Desserts de Restaurant, elle trouve le temps de contribuer à l’association « Les enfants cuisinent » dont le but est de promouvoir le bien manger et le fait maison auprès des plus petits. Cette année, elle a ainsi emmené quatre élèves de l’école pour accompagner les enfants dans la réalisation de recettes et les éduquer au goût.
Et comme Marine ne compte pas ses heures, elle vient de lancer une boutique située près de la Gare de Lyon nommée « Jolie Gaufre « , son but ultime « étant d’en ouvrir une nouvelle à Vincennes, la ville de son enfance tout en poursuivant, bien sûr, sa mission d’enseignante pour continuer à partager et transmettre.